le Feu et l' Air ... - http://www.la-cfd.com Forums


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Antébal Vorrach

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"le Feu et l' Air ..." , Mar 3 Oct 18:24 post reply


*arrêtant son pas après une longue marche sans but, il plante en terre ses cimeterres, s'assied, s'empare d'une plume qu'il trempe dans son propre sang et commence à écrire...* <<..de toutes façons, ils finiront par savoir... que m'importe à présent si la mort me trouve... Pardon, Mielikki, mais je ne sais comment faire..>>


*parchemin d'Antebal Vorrach*

...J'ouvris les yeux et le vis. Il était assis sur un coffre et m'observait. Je fus de suite frappé par l'extraordinaire lumière qui émanait de ses yeux, contrastant avec son âge qui semblait avoir maintes fois dépassé celui de la mort. Je me reveillais chez un mage, cela ne faisait nul doute, mais sans aucun souvenir... Sa voix était grave mais empreinte d'une grande bonté. Plus tard, il commença à me narrer l'histoire de ma vie. Cela se passa de telle façon que ce récit répondait à mes questions alors que j'avais à peine le temps de les penser...

Pour résumer, il m'apprit que j'avais toujours vécu sous sa tutelle, mais que j'étais plongé depuis plus de vingt ans dans un profond sommeil. Ma mère, une humaine du nom de Lernaell Vorrach m'avait confiée à lui, à ma naissance, pour qu'il me tue. Ma peau était aussi noire que mes cheveux blancs, la signature du Drow qui l'avait agressé... La demande de ma mère était, ô combien, légitime... Quoiqu'il en soit, il m'apprit au contraire tout ce que j'ai su et ne sais plus, durant les seize années qui suivirent, à l'exception de toute magie!
<< Ton coeur est humain, disait-il, et ton esprit aussi, mais garde toi à jamais d'user d'un sort offensif et surtout, n'occis jamais humain qui ne soit un démon, cela pourrait ouvrir en toi une brèche qui serait fatale à ton humanité.>>
Il m'apprit la nature, que je respecte profondément, le maniement des cimeterres où j'excellais grâce à mes reflexes et ma rapidité toute Drow. Il m'enseignât surtout que l'amour est la plus grande force du multivers même si elle n'y était pas partout présente...
La nuit de mes seize ans, îvre pour la première fois, je décidais de partir vivre ma vie... ce que je fîs comme un voleur, fort de ma nyctalopie. Mal m'en prit. Lorsque, arrivé dans un village les hommes me découvrirent, ils se ruèrent sur moi, rendus hystériques à l'idée de pouvoir massacrer un enfant Drow. C'était trop. Les coups pleuvaient de toute part, mes blessures se multipliaient. Oubliant alors l'avertissement,mes cimeterres jaillirent alors et se mirent à fendre l'air et des chairs sans cesse plus nombreuses, comme encouragé par les hurlements atroces, j'étais au coeur d'une furie meurtrière. Je ne sais combien périrent lorsque je perdis connaissance dans un éclair de sang. ... Je fus, me dit-il, instantanément ramené en sa demeure, un souffle avant que la mort ne se fasse mienne. l'oeuvre de Mielikki, la déesse des rôdeurs qui, je l'ignorais, m'observait depuis le premier jour...
Les os rompus, mais surtout l'esprit quasi broyé par la destructrice dualité, mon sommeil dura vingt ans dans les Royaumes...
Je n'ai souvenir que d'un rêve, en un lieu dont la beauté surpasse l'imaginable, en compagnie d'une licorne auprès de laquelle je me sentais me rematérialiser progressivement...
Un mois s'est écoulé depuis mon réveil, juste le temps de reprendre quelques forces, celui de découvrir mon histoire et déjà de préparer mon départ...
<< Tu es à présent sous la protection de Mielikki, *prend alors conscience de la présence d'une licorne non loin du mage* venère-la car tu lui dois la renaissance de ton humanité. Elle te fait son rôdeur, comme elle le fît de Drizzt Do'Urden Daermon N'a'Shezbaernon le légendaire Drow renégat, en son temps. Ton destin t'appelle à présent sur un monde... lointain, en un autre plan, où tu devras tout réapprendre... et te battre aux côtés de tes frères Humains. Les Elfes de la surface y ont quasiment tous peri, corrompus par leur suffisance aux yeux de l'Haruspice. Les Nains, anéantis eux aussi, le furent à cause de leur intolérance... Tu dois savoir que les Hommes, pour beaucoup, cumulent en eux ces deux inclinations, en plus d'une propension à l'auto-destruction... Ce ne sera donc pas facile mais, soit juste et la Déesse t'accompagnera.>>
<< Mais Maître, sitôt vu les hommes me t..>>
<< Prend ce miroir et l'use! >>
Ce que je vis alors me coupait le souffle: mes traits étaient adoucis, ma peau et mes cheveux étaient ceux d'un homme!
<< Ce charme t'accompagnera de façon permanente bien que ceux qui te verront avec leur coeur connaîtront ton vrai visage... rappelle toi aussi qu'une émotion intense risque de laisser transparaître le mauve intense de tes prunelles...>>
A ces mots, je me rendis compte que le regard de la Divine Licorne ne me quittait pas, une voix sans son s'insinua alors en mon esprit : ** ...va rôdeur... réuni le feu... l'air... sans que l'un ne soit brûlé... sans que l'autre ne s'éteigne... va...** Le sens de cette injonction m'échappa totalement, alors que je reprenais conscience de la voix du vieux mage :
<< A présent prononce le serment de faire honneur à Mielikki, de respecter la nature et de ne jamais lever ton arme contre l'homme mais au contraire de te battre à ses côtés. Il ne s'agit pas là d'un serment ordinaire, sache-le, la Déesse attend de toi un mot que seule ton âme peut connaître! >>
<< mais jje...n'an...ant..antéb... ANTEBAL !!! >>
<< Bien, jeune rôdeur, que ce serment te fasse prénom.>>

...Mes yeux, d'abord éblouis, me découvrirent presque nu au centre d'une immense salle, parmi quelques Humains. Malgré le froid, la faim et la peur, je mis un moment avant de me vêtir. Je regardais tour à tour les autres, mes bras et mes jambes... au sentiment de vulnérabilité s'ajoutait l'angoisse insoutenable de voir tout à coups, ma peau reprendre sa couleur. Cela dura un moment puis, rassuré par le fait de n'avoir pas attiré l'attention, je m'habillais enfin.... A présent où aller? J'étais parmi les Hommes...

* la suite du parchemin est déchirée *


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Zar

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"Etre permet de devenir ce que l'on peut être" , Mer 4 Oct 13:12 post reply


Je ne parle point au nom de cette confrérie, mais sache que ton discours émeut mes convictions. car il répond à mes doutes en tant que descendant des dunedains de numénor qui faillirent, au jugement de l'haruspice.
Ton passé est le même que le leur, car les elfes dans leur grandeur faillirent également.
De l'acceptation de sa condition naît la rédemption, le salut de son âme, je doutais du devenir de ceux qui ne se souvenaient pas de leurs erreurs, car l'occultation de la connaissance est la première des fuites, et la lumière salvatrice de l'espoir m'ai apparu, en la personne d'Hurlelune, le souvenir et la leçon perdurait à travers les âmes bien trempée.
Plus dur est la route à parcourir, plus grande est l'avènement de la personne.

Ces mots ne peuvent ôter la douleur du savoir de tes racines, toutefois loin de moi cette idée car le fer se forge de l'épreuve, et des feux de l'âme non de la fuite de sa condition

Hurlelune
Le Barde Dunedain


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"Re(1):le Feu et l' Air ..." , Mar 3 Oct 19:33 post reply


Le sol est froid et dur, mon corps n'est que plaies et déchirures, douleur, sombre douleur. J'entrouve avec peine des paupières maintenues closes par du sang caillé. Le premier spectacle qui s'offre à moi est celui de la cime des arbres, loin au dessus de moi. La lumière qui filtre au travers de l'épais dôme de verdure m'apprend que le jour point. Je tente de me relever, en un sursaut d'énergie, puis renonce face à la douleur que ce mouvement implique. Je me rallonge donc et je vois défiler dans mon âme meurtrie des images sans suite ni cohérence. Je perds connaissance.
Dans un état de semi-veille, les souvenirs de la nuit qui s'achève remontent en moi.
Je vois tout d'abord une enfant, perle de la jeunesse, à la peau douce comme du datin et balnche comme les premiers flocons d'hiver. Une bergère, qui son baton à la main veille sur un troupeau de faméliques brebies.
Revient ensuite en moi l'image de mon ami, le noble Antebal. Son visage m'apparait flou, distordu. Il est penché sur moi, et me maintient la nuque à hauteur de son genou. Il me semble voir les larmes couler sur son visage.
C'est à présent un ciel ébène, constellé d'étoiles comme des braises dans l'âtre de mon esprit embué. Par delà cette image se superpose celle du disque lunaire, cercle parfait d'un ôcre pareil à celui de ces vieux parchemins que le temps a marqué.
Le sol tout à coup semble mouvoir sous mon corps et tout n'est que mouvement. Combien de temps dure cette course folle, je ne le sais. Quel est ce cri, ce hurlement bestial et gutural qui traverse mon âme?
Je revois cette enfant, allongée sur le sol en une macabre posture. Son visage tuméfié exprime toute l'horreur de son atroce trépas. Sa tête git à quelques mètres du reste de son corps démembré.
La lune se tourne vers moi, et pose sur mon crâne son regard de hyène, et alors je comprends.
Sélène, maudit Sélène, voilà donc le chatiment que tu m'adresses? Voila comment aprés m'avoir permis d'échapper aux affres de mon inhumaine condition tu reprends tes droits sur moi? Me faudra-t-il encore quitter la société de ces êtres que j'aime et qui m'ont adoptés? Mon tourment n'aura-t-il pas de fin?
Les pièces de ce puzzle s'assemblent peu à peu, et des larmes de sang perlent de mes orbites.
Antebal! Antebal! Mon ami, mon presque frère, pourquoi avoir voulu m'assister? Vous qui gardez captif au fond de votre esprit vos propres tourments, quelle force vous pousse à vouloir partager les miens? Antebal, j'en suis maintenant conscient, j'aurais pu vous tuer cette nuit!
Bien des heures ont passées quand je reprends mes esprits. Je gis toujours au coeur des profondeurs du bois. Réunissant mes forces, je parviens à m'agenouiller. Le soleil désormais impose son régne sur ces terres, et la vie à repris ses droits. Me prosternant, j'implore le pardon de ma déesse, que j'ai cru pouvoir renier sans avoir à en subir les conséquences. Je ne sais si mes implorations ont été entendues car le ciel reste muet. Mon souffle est rauque, et ma respiration difficile, mais mon état physique est bien le dernier de mes soucis. Sans plus attendre, je me hisse sur mes jambes. Omettant de ramasser les pièces de mon armure, éparpillées sur le sol tout autour de moi, je cours en direction des leiux de mon souvenir. Bien que je n'ai jamais exploré cette région, le chemin que je suis me parait familier. J'arrive aux abords d'une ferme, et me tient à distance. Une famille en deuil pleure son enfant chérie arrachée à la vie par le cruel sort. J'étouffe de rage et de douleur. Saisissant de ma dague la garde, je me prépare à en finir avec cette misérable existence en me tranchant le cou.
(...)
Jetant ma lame au sol, je hurle de rage. Toutes mes forces réunies n'ont suffit, les dieux ne veulent pas me permettre d'en finir ainsi : c'est à peine si les coups rageurs que je me suis porté ont laissé une marque sur ma gorge.
Il me faudra donc vivre, encore et toujours, cette atroce souffrance, supporter cette déchirante plaie qui traverse mon coeur de part en part.
Je reprends résolu le chemin de Silversky. Un message est poignardé sur la porte de mon humble logis. Tandis que je prends connaissance de son contenu, la douleur remonte en moi. Le parchemin est orné d'un sceau que je ne connais que trop bien. C'est là la signature d'Antébal Vorrach.




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