Première nuit à la taverne
Publié : 23 juin 2008, 10:56
La brume traîtresse et glaciale du jour avait cédé sa place a une nuit limpide. Ici, sur les hauteurs enneigées des terres sauvages de Cimméria, même les hurlements tous proches d'une meute de loups participaient à la beauté de l'instant.
Une lune claire aux reflets d'argent luisait, entourée de l'éclat vif des milliers d'étoiles, comme autant de joyaux inaccessibles.
Les quelques torches plantées dans la terre dispensaient leurs lueurs tremblantes.
Durant plusieurs jours et plusieurs nuits, les membres du clan s'étaient rassemblés ici, chacun, chacune, ne s'épargnant aucun effort pour convoyer les matériaux bruts qui avaient servi à ériger les bases du village.
Jaggo avait le premier jeté ses armes pour tailler dans le sol gelé les première tranchées. Karandja à ses cotés délaissait joyeusement les plans et les encres dont il avait les mains encore tâchées pour l'aider à ériger les immenses solives de frêne.
Lorsque la fatigue les avait terrassés, Katharsiae était venue de l'Ouest, avec de nouvelles richesses, et son sourire encourageant. Yseulth, malgré son manque d'expérience, avait réussi à braver les hordes de vanirs pour traverser les cols enneigés et apporter son tribut en nourritures et boissons. Gwarch avait lui réussi à vaincre la douleur dans ses vieux muscles pour venir lire les oracles.
Et sacrifier les viandes, les hydromels fins, et les vins à la gloire des Dieux de Cimméria.
Chacun emmenait avec lui le fruit de ses conquêtes, l'argent de ses victoires, et tous les matériaux qu'ils pouvaient emporter.
Même les discrets stygiens, Khamsin et Jamiteh, emmitouflés dans d'épaisses fourrures étaient venus. Certes ils ne s'étaient pas faits prier pour repartir au plus vite vers leurs déserts mais ils avaient eux aussi célébré et participé.
A présent ils étaient tous repartis, ou endormis dans le vaste donjon, leurs dos courbés par la fatigue, leurs mains douloureuses.
Seuls Karandja, qui titubait comme s'il était ivre, et Sonillia, la ravissante prêtresse aquilonienne se tenaient devant le clair de lune sublime.
Ses mains fines tenant les parchemins déroulés, Sonillia semblait au bord de l'épuisement total, mais le guerrier ne put s'empêcher de remarquer un radieux sourire. Il épanouissait son visage sévère, comme un arc lumineux et carmin entre ses deux joues que le froid intense avait rosies.
Là à la lueur des torches mourantes, elle avait l'air superbe et fière debout devant le vaste chapiteau qui abritait les bancs et les dizaines de fûts, quand elle déclara :
-Nous avons enfin notre taverne.
Ici, à n'en point douter résonneraient les rires et les chants. Ici les pas des danseurs martèleraient le sol. Mais pour l'heure les deux aventuriers s'y laissaient glisser, exténués, et sans même songer à ouvrir un des fûts pour célébrer ce délicieux instant, ils plongèrent dans un profond sommeil, à même le sol de pierre.
Une lune claire aux reflets d'argent luisait, entourée de l'éclat vif des milliers d'étoiles, comme autant de joyaux inaccessibles.
Les quelques torches plantées dans la terre dispensaient leurs lueurs tremblantes.
Durant plusieurs jours et plusieurs nuits, les membres du clan s'étaient rassemblés ici, chacun, chacune, ne s'épargnant aucun effort pour convoyer les matériaux bruts qui avaient servi à ériger les bases du village.
Jaggo avait le premier jeté ses armes pour tailler dans le sol gelé les première tranchées. Karandja à ses cotés délaissait joyeusement les plans et les encres dont il avait les mains encore tâchées pour l'aider à ériger les immenses solives de frêne.
Lorsque la fatigue les avait terrassés, Katharsiae était venue de l'Ouest, avec de nouvelles richesses, et son sourire encourageant. Yseulth, malgré son manque d'expérience, avait réussi à braver les hordes de vanirs pour traverser les cols enneigés et apporter son tribut en nourritures et boissons. Gwarch avait lui réussi à vaincre la douleur dans ses vieux muscles pour venir lire les oracles.
Et sacrifier les viandes, les hydromels fins, et les vins à la gloire des Dieux de Cimméria.
Chacun emmenait avec lui le fruit de ses conquêtes, l'argent de ses victoires, et tous les matériaux qu'ils pouvaient emporter.
Même les discrets stygiens, Khamsin et Jamiteh, emmitouflés dans d'épaisses fourrures étaient venus. Certes ils ne s'étaient pas faits prier pour repartir au plus vite vers leurs déserts mais ils avaient eux aussi célébré et participé.
A présent ils étaient tous repartis, ou endormis dans le vaste donjon, leurs dos courbés par la fatigue, leurs mains douloureuses.
Seuls Karandja, qui titubait comme s'il était ivre, et Sonillia, la ravissante prêtresse aquilonienne se tenaient devant le clair de lune sublime.
Ses mains fines tenant les parchemins déroulés, Sonillia semblait au bord de l'épuisement total, mais le guerrier ne put s'empêcher de remarquer un radieux sourire. Il épanouissait son visage sévère, comme un arc lumineux et carmin entre ses deux joues que le froid intense avait rosies.
Là à la lueur des torches mourantes, elle avait l'air superbe et fière debout devant le vaste chapiteau qui abritait les bancs et les dizaines de fûts, quand elle déclara :
-Nous avons enfin notre taverne.
Ici, à n'en point douter résonneraient les rires et les chants. Ici les pas des danseurs martèleraient le sol. Mais pour l'heure les deux aventuriers s'y laissaient glisser, exténués, et sans même songer à ouvrir un des fûts pour célébrer ce délicieux instant, ils plongèrent dans un profond sommeil, à même le sol de pierre.